Source : Cision

Volet 1

Le rapport de recherche de Séjourné, Comeau et Malo (2023) offre une synthèse des connaissances actuelles sur les sources et occurrences d’hydrogène naturel au Québec. Bien que l’hydrogène naturel ait été observé de manière sporadique depuis le début du XXe siècle, ce n’est qu’à partir de la fin des années 2010 qu’il a attiré l’attention des milieux académiques, gouvernementaux et industriels. L’étude identifie plusieurs mécanismes géologiques pertinents pour la province, tels que le dégazage du manteau, la radiolyse de l’eau en présence de roches radioactives, et la serpentinisation des roches mafiques. Les bassins sédimentaires et les roches cristallines du socle sont également examinés comme potentiels réservoirs d’hydrogène. La recherche actuelle se concentre sur la conceptualisation d’un “système hydrogène” analogue aux systèmes pétroliers, bien que des différences significatives existent entre ces deux ressources, notamment la possibilité d’une recharge continue des réservoirs d’hydrogène.

Volet 2

Le rapport de Séjourné, Comeau et Malo (2023) examine la géologie des bassins sédimentaires du sud du Québec pour identifier les roches sources potentielles d’hydrogène naturel. Quatorze secteurs d’intérêt ont été définis, répartis en six catégories géologiques : complexes ophiolitiques, intrusions montérégiennes, corridors de fractures crustales, shale d’Utica, socle grenvillien, et intrusions mafiques. Ces secteurs, situés principalement dans le sud-ouest du Québec, le Bas-Saint-Laurent, et la Gaspésie, ont été évalués selon des critères géologiques, analogues mondiaux, potentiel de réservoirs d’hydrogène, et proximité avec des utilisateurs finaux. Les intrusions montérégiennes et les complexes ophiolitiques se distinguent comme les plus prometteurs pour l’exploration d’hydrogène naturel.

Volet 3

Le rapport de Séjourné, Comeau et Malo (2023) passe en revue la géologie du Bouclier canadien du Québec pour identifier les roches sources potentielles d’hydrogène naturel, sélectionnant 17 secteurs d’intérêt au nord du fleuve Saint-Laurent. Ces secteurs se répartissent en quatre catégories : bassins sédimentaires, mines d’or, kimberlites, et intrusions alcalines. Parmi eux, les bassins de Mistassini et d’Otish, ainsi que les mines d’or des zones de faille de l’Abitibi, se démarquent comme particulièrement prometteurs. Le rapport souligne que les données actuelles, bien que révélatrices, nécessitent une collecte de données sur le terrain pour confirmer la présence d’hydrogène naturel.

Volet 4

Le rapport évalue le potentiel des méthodes géophysiques pour la détection de l’hydrogène naturel au Québec, en mettant en avant l’oxydation du fer ferreux par processus hydrothermaux comme origine principale. Les analyses suggèrent de privilégier les mesures du champ magnétique, du flux de chaleur et de la spectrométrie gamma haute résolution pour identifier les anomalies sur les sites étudiés. Les mesures magnétotelluriques et électromagnétiques peuvent également être envisagées pour cibler les failles profondes et les conducteurs riches en FeS. Bien que la couverture des levés géophysiques soit principalement privée et limitée en étendue, les projets publics couvrent largement les zones d’intérêt. Les données sismiques sont aussi utiles pour interpréter la géométrie du sous-sol et identifier des réservoirs potentiels d’hydrogène. Enfin, des dépressions de surface liées à des émanations d’hydrogène peuvent être détectées grâce à l’imagerie de relief et satellitaire, particulièrement avec les données LIDAR disponibles au sud du 52e parallèle.

Volet 5

Les méthodes géochimiques, complémentaires aux approches géologiques et géophysiques, permettent de mieux évaluer le potentiel en hydrogène naturel d’une région en analysant les gaz présents dans le sol ou les propriétés géochimiques des eaux souterraines. Au sud du Québec, notamment dans les Basses-Terres du Saint-Laurent, cette approche est prometteuse en raison de la densité des données sur les eaux souterraines et la compréhension des failles en profondeur. L’analyse des bases de données hydrogéochimiques a identifié trois secteurs où des fluides profonds pourraient remonter vers la surface via des failles perméables : près de la Faille de la Rivière Jacques-Cartier, de la Faille d’Aston et de la Ligne de Logan, ainsi que le secteur au sud de Montréal. Une fois ces zones identifiées, des investigations géochimiques directes, telles que l’échantillonnage des gaz près de la surface, permettent de confirmer la présence d’hydrogène naturel. Les méthodes d’échantillonnage, adaptées au contexte local, consistent généralement en des sondes insérées dans le sol, avec analyse in situ ou en laboratoire des gaz recueillis.